12- IRLANDE -2- de Dingle à Rosslare

30 juin

2 étudiants français partageaient ma chambre... habitués du camping sauvage, ils avaient besoin de se sécher. Temps menaçant ce matin, il a plu en fin de nuit, le ciel se dégage légèrement quand je quitte Dingle pour un tour de péninsule. Le long de la côte, quelques beaux spécimens de huttes de pierre (mais accès payant, ils y vont un peu fort les irlandais!)

Alternances d'éclaircies et d'averses me permettent de faire enfin quelques belles photos.

A la pointe de la péninsule, le paysage est d'autant plus beau que je profite d'un très beau ciel... et ça continue comme cela jusqu'à Clogher head. Superbe !

Une averse m'oblige à me précipiter dans une exposition de poteries fait main (spécialité locale, il y en a plusieurs) où l'on sert quelques plats, j'en profite pour avaler un sandwich au saumon fumé... Un crochet pour admirer quelques vieilles pierres d'un ensemble monastique,

je vais ainsi jusqu'à l'anse de Brandon, d’où serait parti St Brendan pour Terre Neuve, 5 siècles avant Colomb (on se demande donc pourquoi les espagnols font tout un plat de Colomb!)

Je rentre tranquillement sur Dingle, j'en ai plein les yeux. Nouveau coéquipier cette fois, étudiant germanique. Après le diner, nous partons ensemble au pub. Il a amené sa flute et compte s'insérer dans un orchestre... mais c'est un peu « fermé » moi j'ai amené mon dico pour entretenir la conversation... nous avons quelques difficultés au niveau de l'accent... moi je dis « pub », lui dit « poub » (enfin j'essaie de traduire ce que j'entends!) et trop calme... Nous changeons de pub (poub si vous préférez) il y a plusieurs salles, la première traditionnelle, ou il peut jouer une « session », l'autre complètement « crasy » : ou de nombreuses irlandaises sont déguisées en fliquette avec couettes (enterrement de vie de fille?) dans une salle en plein délire ou les hommes sont admis (une poupée gonflable circule!)... retour à une heure raisonnable... mais tous les irlandais ne sont pas couchés.

Dimanche 1 Juillet

Il pleut !

J'hésite entre 3 options en prenant mon petit dej'

Rester ici, il y a 52 pubs dans cette commune de 2000 âmes... de quoi s'occuper.

Monter au nord, jusqu'au Burren, ce qui fait un bout de route... en espérant y trouver un meilleur temps pour visiter la région.

Prendre tranquillement la route du retour et musarder dans l'intérieur du pays.

… Optimiste, j'opte pour la deuxième solution, et pars sous la pluie.

Peu de temps après mon départ (je suis encore dans Dingle) Je m'aperçois que je roule à droite ! (Une voiture arrive en face!)... En fait, rouler à gauche n'est pas un problème (normalement), le plus délicat, que l'on soit automobiliste ou piéton d'ailleurs, concerne les priorités... pas évident de regarder les véhicules qui arrivent, coté droit ? Coté gauche ?...

Inutile évidemment de faire quelques détours pour admirer un point de vue. Je me fais doubler à un moment par une sorte de rallye de motards, très organisés, gros cubes mais vitesse correcte, ils sont encadrés par des voitures avec gyrophares et je me retrouve dans cette procession pendant des kilomètres !.

Je prends le bac pour traverser le River Shannon, ce qui me fait gagner des kilomètres et éviter Limerick, 3ème ville d'Irlande.

Je fais étape à Corofin dans un hostel de confort nettement en dessous de ce que je viens de quitter, et ce, pour 1 ou 2 nuit, suivant la météo de demain (ici, il y a 400 habitants, peu de pubs et de distractions, si la météo est mauvaise demain, inutile d'insister !)

2 juillet

temps incertain... J'arrive à échanger quelques mots avec une irlandaise au breakfast, puis je par explorer la région du Burren (Burren = gros rochers calcaires sculptés par l'érosion)

Il y a quelques tombes, forts, dolmens et autres vestiges à visiter.

Je me laisse tenter par une excursion vers un fort préhistorique, proposée dans mon guide, qui précise quelques problèmes de repérages... Si je trouve bien le début du chemin, il n'y a aucune signalisation ensuite. En débouchant sur un plateau, je découvre un cairn, mais impossible de m'en approcher... je tourne en rond, ne trouvant pas trace de la forteresse, jusqu'au moment ou je m'aperçois que je ne sais plus par quel endroit je suis arrivé... « quasiment pas de visiteurs» précise le guide ! Les boules ! Je finis (par hasard) par trouver le fort, puis aperçois une ferme vers laquelle je me dirige pour demander mon chemin (en attendant, je crapahute dans un terrain délicat, avec de hautes herbes, mon pantalon est trempé jusqu'au genoux!)... en m'en rapprochant, je retrouve mon chemin !

Un peu plus tard, je croise un groupe important de randonneurs, discute avec l'un d'eux qui me salue quand nous nous séparons d'un « vive la révolution ! »

par la suite, voulant faire demi tour à moto, je me retrouve dans une situation délicate, je recule dans une entrée de propriété pentue... Cléopâtre dérape sur les gravillons quand je freine et je me retrouve bloqué contre un muret, je n'arrive pas à en ressortir... le facteur arrive à point, c'est lui qui va me permettre de repartir ! Vive la poste irlandaise !

J'arrive finalement à Ballyvangham vers 14h. Je trouve un commerçant très optimiste quand à l'ensoleillement local.

Sandwich avalé,je repars vers les falaises de Moher (+ de 200 m de haut!) en passant par le petit port de Doolin, d’où l'on peut embarquer pour les îles d'Aran (visibles de la côte) ou pour faire une excursion devant les falaises justement... mais elles sont presque noyées dans la brume...

Je traîne un peu dans les environs, profite d'une distribution de crème glacée… en général, 1 pot par famille jusqu'à 4... étant seul, je me gave d'un demi litre de crème glacée !

ça n’est pas dans mes habitudes, mais je leur dois un peu de pub ! Puis je pars vers les falaises, espérant une éclaircie... J'y passe une bonne demie heure dans le brouillard (voilà ma photo la plus nette!) et repars déçu...

Au moment ou j'allais reprendre Cléo, je me retourne... la voilà l'éclaircie ! Je prends mes jambes à mon cou (car on se sait jamais combien de temps cela va durer)...

je prends quelques photos, sachant qu'il y avait des oiseaux (ils ne sont pas discrets!) et ce n'est qu'en les visionnant que je m'aperçois qu'il s'agit de colonies très importantes !

Je rentre vers 19h, pas un rat à l'hostel... je termine la soirée au pub local, mais le lundi comme le dimanche, c'est le calme... ils sont une bonne douzaine, dont 3 femmes, de temps en temps l'un d'entre eux pousse une chansonnette que reprennent quelques uns de ses amis... ils vont régulièrement aux toilettes... l'un d'entre eux me demande de ramasser mes pièces qui trainent encore sur le bar... J'ai l'impression qu'ils doivent dépenser des fortunes au pub chaque mois...

3 Juillet

Je prends tout mon temps pour me préparer, retoucher mes photos, mettre à jour mon blog, écrire les dernières cartes. The old ladie n'est pas pressée non plus, il doit être 9h30 passée lorsqu'elle débarque déjeuner... tentative de dialogue, en général elle comprend mes questions (phrase simple, vocabulaire assez pauvre), je ne comprends pas toujours ses réponses (elle ne cherche pas à parler lentement ni à choisir des mots basiques...)

Je prends la route peu avant midi, en combinaison de pluie, m'arrête à Ennis quelques instants, puis direction est, je prends une petite route qui va me faire longer un lac « Lough Derg »... mais la pluie commence à tomber, il n'y a rien à voir, circulez !

A Moneygall, petit village décoré d'une multitude de drapeaux américains, j'aperçois une enseigne : « Obama's bar »... J'apprendrai ensuite qu'un aïeul maternel est parti d'ici pendant les années de famine.

Il pleut sans discontinuer. J'arrive à Kilkenny sur le coup de 5h, cherche mon hostel avec un américain. Nous nous retrouvons dans une même chambre de 8. Après m'être changé et avoir mis à sécher mes vêtements, je pars dans le centre, et sans me poser de questions, vais dans un beau resto qui fait face au château. Des gens dînent, je les imitent et ce n'est que lorsqu'on m'apporte mon plat que je réalise qu'il n'est que 6h45 !

Après avoir longtemps profité du confort de ce resto (j'ai lu la presse dans un fauteuil confortable), je rentre à l'hostel pour lire tranquillement. Sur le coup de 9h30, un japonais entre dans la chambre, costard cravate ! Inhabituel dans une AJ. Il pose son sac et ressort presque aussitôt. Plus tard, 4 jeunes allemands débarquent bruyamment, repartent peu de temps après... pour me réveiller (bruyamment toujours!) tard dans la nuit.

4 Juillet

Dans la cuisine, 4 filles qui ne cherchent pas à dialoguer pendant que je prends mon frugal déjeuner. Quand je quitte l'AJ vers 10h30, les allemands sont toujours vautrés au lit.

Je flâne un peu dans la ville avant de me rendre au château. J'annonce « senior » en passant à la caisse... inutile, aujourd'hui c'est gratuit, mais photos interdites! Château classique, à l'anglaise, austère...

Quelques belles pièces bien décorées (le couvert est mis dans la salle à manger!) l'intérieur à été entièrement restauré.

Je vole quelques photos malgré la surveillance tatillonne... Puis fait un petit tour du parc, frais, immense...

Juste en face du château, d'anciennes écuries (beau bâtiment en arc de cercle) servent aujourd'hui de magasin-atelier pour des artisans ou simplement d'exposition de beaux produits irlandais... tweed, cristal... mais prix « more expensive »

Déjeuner dans un resto-musée ou la wifi semble bien fonctionner... ce qui n'est pas le cas à l'hostel.

A moins de s'éloigner, le tour de Kilkenny est vite fait, dernière carte postale, détour par la « black abbey » dotées de superbes vitraux, dommage que le soleil ne les mette pas en valeur.

Puis la cathédrale St Canice, remarquable par sa charpente et quelques gisants de la famille Butler (les anciens proprios du château)

Je renonce à visiter la brasserie Smithwick (bière réputée) : à 10 euros la visite, je préfère aller au pub (j'ai visité 3 ou 4 grandes brasserie, bien plus généreuses!)

Je passe prendre le micro à l'hostel et retourne me connecter là ou j'ai déjeuné. thé et scones... en sortant, une femme m'offre une entrée au théâtre « le watergatte », à 19h, musique, chant, danse irlandaises... Un dernier tour dans un grand magasin pour dénicher un souvenir à rapporter... mais je ne trouve rien (de petit, léger, pas fragile!)

Au théâtre, des voisins français m'apprennent qu'ils ont payés 10 euros leur place... Spectacle sympa, bonne musique, traditionnelle et actuelle de l'Irlande.

Avant une dernière soirée au pub, je m'offre un pizza au resto voisin... en face de ma table, 6 nanas (40 à 60 ans) semblent bien s'amuser... elles terminent leur repas, reste 4 bouteilles sur la table (l'une était peut être remplie d'eau!) et s'attaquent maintenant à une liqueur que la serveuse enflamme... la serveuse m'apporte la même liqueur, quand je lui demande si c'est fort, elle me répond que ça aide à digérer !... 2 grains de café flottent dans ce liquide « réparateur » qui accentue la bonne humeur des nanas

Pizza terminée, je traverse la rue pour le pub « John Cleere ». 7 musiciens dont l'un va faire un bon numéro avec son harmonica (monté sur un support) et une sorte de tambourin et terminer en racontant 2-3 histoires droles auxquelles je ne vais rien comprendre, mais qui vont bien amuser le public (30 à 40 personnes). Plus tard, un des musiciens va chanter, seul... le silence se fait... puis les conversations reprennent avec la musique... 3 des acteurs du théâtre viennent ensuite boire leur pintes, je m'aperçois que la chanteuse-danseuse qui en fait partie, elle celle qui m'a offert le ticket du spectacle.

Dans le brouhaha, un petit bout de femme d'environ 25 ans se met à chanter... un silence quasi religieux se fait rapidement... longue chanson dont le refrain se termine par « Irish man »... Superbe !

Il est minuit quand je quitte le pub, stores baissés, porte close pour ceux qui voudraient entrer.. mais à l'intérieur, il y a toujours autant de monde.

5 juillet

Ciel dégagé quand je prends la route, dernière journée irlandaise...

Direction New Ross, village d’où parti le grand père d'un certain FJK au milieu du XIXème... le village vit aux couleurs américaines, et de nombreuses vitrines commémorent le passage du célèbre président en 1963, quelques mois avant son assassinat.

Une réplique d'un 3 mats qui transportait les émigrants vers les USA permet de se rendre compte des conditions de traversée.

Plus loin, je m'arrête au JFK arboratum, vaste parc créé en hommage à (devinez ...) des essences du monde entier (enfin, des pays tempérés) cohabitent ici... bel endroit pour faire une petite randonnée.

Je descends ensuite sur Kilmore Quay, port assez actif, mais les bateaux semblent mal entretenus.

village agréable, nombreuses maisons au toit de chaume...

Bien qu'il soit tôt par rapport à l'heure de départ du ferry, je prends la route de Rooslare, réussi à me connecter dans un bar-resto pour constater que la multiplication des mails n’entraîne pas nécessairement une meilleure compréhension... « je rentre le 5 » signifiait pour moi « je prends le ferry le 5 »... et non « je serai à la maison le 5 » !

Pays très attachant, et malgré une météo médiocre, l'Irlande est le genre de pays que l'on quitte à regret en se disant qu'on y reviendra...

Partout on vous invite à danser

Parmi les curiosités irlandaises (on en trouve partout n'est-ce pas!)... j'ai repéré un potentiel énormes d'activités pour les plombiers : sur tous les lavabos, 2 robinets... les irlandais n'ont pas encore inventé l'eau tiède !!! (je sais, dis comme ça c'est pas très gentil...)

j'ai vu par contre un appareil sanitaire dont j'ignore totalement la fonction... si vous avez une idée, merci de me laisser un commentaire...

Le ferry de la « Celtic lines » fait pale figure par rapport à celui de la « Brittanny Ferries » (Le Pont Aven ressemblait à un paquebot!)

Journée sans pluie... rare !

6 juillet

Nuit hachée... j'ai pu m'allonger sur 3 sièges, nous ne sommes pas si nombreux et tout le monde a fait de même, mais le ferry est très bruyant et l'on sent nettement les vibrations du moteur. Ciel assez clair pour le petit déj. … Je me contente d'un petit déjeuner continental, les saucisses et œufs ne me disent vraiment rien. Un peu de lecture, d'écriture... dans la salle ou j'ai dormi, la télé est allumée en permanence : « What is it about women and horses ? » telle est la question posée sur l'écran... Émission qui ne doit pas couter trop cher à produire pour occuper les temps morts entre 2 espaces publicitaires. Sur le coup de midi nous naviguons dans le brouillard et le ferry lance des appels de corne de brume régulièrement...

Le ciel se dégage à l'approche de Cherbourg. Le port est protégé par une immense digue et des forts

http://fr.wikipedia.org/wiki/Rade_de_Cherbourg

la gare maritime a vu passer les plus grands paquebots, aujourd'hui c'est un très beau musée...

Il n'y a pas de parapluie à Cherbourg quand le ferry accoste... Je prends directement la route de St Malo !