20 -03- ESCAPADE EN CAMARGUE ET DANS LES CALANQUES

C’est une envie de flamands roses qui nous a amenés ici. Mais trop tard pour assister aux parades nuptiales de ces volatiles originaux, la saison idéale étant décembre-janvier.

samedi 29 février

Après un nuit très calme, nous empruntons l’autoroute (gratuite et très peu fréquentée) qui nous mène à Montpellier. Le paysage est sauvage mais un crachin nous empêche souvent d’en profiter.

Nous arrivons à Aigues-Mortes et trouvons une place de parking tranquille dans une impasse de lotissement… inenvisageable en saison !

Nous découvrons la ville et profitons d’une exposition de photos illustrant l’histoire d’amour entre la région et les taureaux avec en point d’orgue, une fête votive en octobre… histoire racontée par l’un des photographes locaux à l’origine de cette exposition.

Nous déjeunons sur la place Saint-Louis, où les restaurants se livrent une concurrence acharnée en cette saison. Saint-Louis véritable fondateur de la cité qui en fit sa base de départ en croisade.

Nous consacrons l’après midi à une longue marche jusqu’à la tour Carbonière, passage obligé à une époque ou Aigues-Mortes était isolée par les marais. En chemin nous découvrons nos premiers flamands roses.

En soirée nous profitons du couchant pour faire une balade le long de la façade sud ouest des remparts.

Dimanche 1 mars

Avant de quitter Aigues-Mortes, Nous allons à « La Marette », ou « Maison du grand site de France- Camargue gardoise ». Je ne connaissais pas cette appellation (un peu pompeuse), un sentier de découverte, au milieu d’une nature préservée, ponctué de panneaux explicatifs et d’une exposition permanente nous permettent de mieux comprendre ce milieu. De là, nous avons une belle vue d’ensemble sur Aigues-Mortes et apercevons une montagne de sel du coté des marais.

Nous arrivons vers midi aux Saintes-Maries-de-la-Mer. Nous nous installons au camping « La Brise », seul camping ouvert en cette saison, nous sommes près du centre, près de la plage, les installations sont très propres et agréables.

Après déjeuner, nous découvrons le village, le temps est printanier et les terrasses bien occupées. Nous ne pouvons échapper à la visite de l’église ou des panneaux expliquent ce que sont « les Maries » . Dans la crypte, chauffée par une quantité de bougies, se trouve la statue de la vierge noire vénérée par les gitans.

Il est possible de monter sur le toit en pierre de l’église, la vue y est très belle, il est possible de s’y allonger et d’y passer un bon moment.

Comprenez vous pourquoi j'ai un si long cou?

Lundi 2 mars

Longue balade dans le village et dans les environs, autour d’un étang. Nous apercevons de petits groupes de flamands roses, quelques chevaux camarguais promènent des touristes.

Nous partons l’après-midi le long de la digue de mer, en direction du phare de la Gacholle, poussés par un vent violent. La mer est agitée, le retour face au vent, avec quelques gouttes de pluie, est moins agréable.

Mardi 3 mars

Le vent a eu un effet bénéfique : le ciel est dégagé, mais la température reste fraîche.

Nous partons à vélo vers le parc ornithologique du Pont de Gau, sceptiques quand aux nombres d’oiseaux apparaissant sur les dépliants… La visite commence par des panneaux explicatifs très complets et bien documentés, puis nous restons ébahis devant les premières pièces d’eau « envahies » par les flamands roses, presqu’à portée de mains !

Spectacle étonnant de ces flamands en groupes plus ou moins nombreux, plus ou moins compact, certains dorment sur une patte, la tête cachée sous les plumes, d’autres paradent, cancanent – c’est le nom de leur cri- quelques uns semblent avoir une « langue des signes : ils tournent la tête en cadence, d’autres prennent leur nourriture tête renversée, bec ou tête sous l’eau. Un incroyable spectacle !

D’autres oiseaux (hérons, …) nichent aux abords.

Cette concentration d’oiseaux est due à la nourriture fournie depuis longtemps par le propriétaire à l’origine de ce parc… à visiter sans hésiter.

Le reste du parc plus calme, permet des balades autour d’étangs tout en observant de nombreuses espèces.

Nous consacrons l’après midi à une longue balade à vélo sur la digue de mer, jusqu’au phare de la Gacholle. Une petite exposition tenue par des bénévoles permet d’en connaître un peu plus sur… les oiseaux (!). De là, le temps étant clair, nous apercevons le mont Ventoux, à quelques 80 km à vol d’oiseau.

Mercredi 4 mars

Nous prenons notre temps avant de quitter les Saintes-Maries pour Arles ou nous arrivons vers midi sous un ciel maussade. Nous trouvons une place sur les bords du Rhône, un peu à l’écart de l’aire de camping-car (qui n’est en fait qu’un simple parking), et bénéficions d’une belle vue sur la vieille ville.

L’après midi est consacrée à une longue balade au hasard des rues, et profitons du passé romain de cette ville : les arènes, le théâtre, les cryptoportiques du forum, mais aussi de quelques endroits rendus célèbres plus récemment comme ce café immortalisé par une toile de Van Gogh .

Le fauve a fait fuir les gladiateurs!

On trouve dans la région, quelques magasins de décoration « originale », sans doute appréciée des gitans ?

Jeudi 5 mars

Nous commençons la journée par une longue visite du musée Arles Antique qui retrace à travers des sculptures, sarcophages, céramiques et autres pièces cette époque.

La pièce la plus étonnante étant sans doute un chaland découvert dans les sédiments du Rhône. Découvert en 2004, il aura fallu près de dix années pour l’extraire de sa gangue, le restaurer, traiter le bois et ainsi le protéger pour l’exposer ici.

Le site des Alyscamps (décevant), les thermes de Constantin puis le musée Réattu…

beaucoup de visites culturelles donc grâce à un pass intéressant proposé à l’office de tourisme.

Arles à un riche passé, mais dans le quartier historique de nombreuses maisons sont mal entretenues, quel dommage !

Nous regagnons le fourgon sous une pluie battante et prenons la route de Maussane. Nous profitons d’une belle fin d’après midi pour découvrir ce village animé.

Bivouac tranquille dans une impasse.

Vendredi 6 mars

Le ciel est plus engageant, nous sortons les vélos, direction Saint-Rémy-de-Provence. Il faut « franchir » les Alpilles, ça n’est pas un col très difficile mais ça nous change des routes camarguaises ! St-Rémy est un très beau village ici tout est soigné, quel contraste avec Arles !. Un œil sur les devantures des agences immobilières permet de se rendre compte que nous ne sommes pas dans ce qu’il est convenu d’appeler la « France profonde », les ventes de maisons à 1 ou 2 millions sont fréquentes !

Nous poursuivons notre chemin vers Eygalières en empruntant la route de Cavaillon, bordée d’imposants platanes dont les racines déforment le revêtement de la chaussée, pas cool pour les cyclistes !

Eygalières est un petit village provençal typique, bonus aujourd’hui : c’est jour de marché, mais vu la saison et l’ambiance virale actuelle il y a peu de monde.

Nous revenons déjeuner à Maussane après cette agréable virée de 40 km.

L’après midi, toujours à vélo, nous partons pour les Baux-de-Provence, c’est tout proche, mais mais c’est un éperon rocheux, donc ça grimpe ! Nous profitons des ruelles presque désertes pour explorer les moindres recoins de ce village sur-fréquenté en été et ce jusqu’à la pointe de l’éperon rocheux, près du château, ou souffle un beau mistral.

Samedi 7 mars

Nous quittons Maussade et arrivons assez tôt aux Baux de Provence pour trouver un parking proche des « Carrières de lumières ». Celles-ci ont ouvert leurs portes hier pour une nouvelle saison. Le principe en est simple : projeter des images sur les parois de pierre des immenses galeries creusées dans d’anciennes carrières. La surface des parois ainsi transformées s'étend sur 4000m^2.. Chaque saison est consacrée à l’œuvre d’un ou plusieurs artistes, cette année Dali et Gaudi sont à l’honneur, les Pink Floyd en accompagnement musical. De nombreux vidéo-projecteurs utilisent les parois, projetant des images variées, fixes ou animées…C’est assez magique et déjà bien fréquenté.

Nous retrouvons Saint-Rémy pour une étape au camping (il faut bien vidanger, se ravitailler, faire un peu de lessive et une toilette plus confortable de temps en temps!). Nous en profitons pour faire une longue randonnée dans les Alpilles.

Dimanche 8 mars

Nous reprenons la route, direction l’est de la Camargue. Nous nous égarons plus ou moins sur les petites routes entre Arles et l’étang de Vaccarès et trouvons un parking idéal pour déjeuner à proximité d’une colonie de hérons. Nous rejoignons ensuite l’étang de Fangassier, d’où nous partons en randonnée sur les digues qui le bordent.

Nous pensions passer la nuit ici, mais l’isolement et quelques moustiques nous font changer d’avis : nous allons jusqu’à Salin-de-Giraud… étonnant village, nous sommes ici sur la commune d’Arles, mais à 40 km du centre !

Des alignements de maisons tristounettes nous font penser à quelques villes nordistes. Ce village doit tout à l’industrie : Solvay y fabrique de la soude, et la compagnie des Salins du midi y récolte du … sel !

Solvay, industriel belge qui s’installe dans ce village à la fin du XIXème, est évidemment à l’origine de cet urbanisme étonnant : plan en damier, longues barres de maisons collées pour les ouvriers, maisons individuelles pour les contremaîtres.

Nous bivouaquons à proximité des petites arènes.

Lundi 9 mars

Nous enfourchons les vélos pour nous rendre à la plage de Piémanson, 12 km avec le vent dans le dos, ou de travers sur les derniers kilomètres. Nous longeons les Salins et sa montagne de sel, l’activité est réduite en cette saison. Les engins maltraités par le sel se reposent et continuent à rouiller.

Arrivés à la plage, quelques véhicules sur le parking (nous sommes les seuls cyclistes), mais très peu de promeneurs, nous partons faire une balade sur cette plage de 10 km de long

Cette plage a été, jusqu'en septembre 2016, la dernière plage d'Europe où le camping sauvage était toléré. Elle attirait ainsi chaque été des milliers de campeurs qui s'installaient sur cette partie du littoral où il n'y a "ni point d'eau, ni électricité, ni infrastructures, ni toilettes, ni approvisionnement en quoi que ce soit… Elle a ainsi été le lieu de vacances pendant de très nombreuses années d’amoureux de la nature sauvage et de personnes fauchées qui y ont passées des vacances de rêves.

Le retour à Salins, face au vent, est un peu plus sportif. Nous en profitons pour faire une pose à hauteur des salins, sur un léger promontoire.

Après midi, nous passons le bac de Barcarin, direction Cassis. En passant par Fos-sur-mer il faut intégrer le ballet des poids-lourds qui arrivent ou quittent le port, puis Marseille où nous ratons la route de la corniche pour rejoindre Cassis.

A Cassis nous privilégions le parking des Gorguettes avec ses quelques places en pente, réservées aux camping-cars (On comprend que nous ne sommes pas les bienvenus), nous sommes à plus de 2 km du centre, mais nous n’aurons pas à déplacer le fourgon.

Superbe coucher de soleil sur le cap Canaille.

Mardi 10 mars

Après avoir pris un peu de ravitaillement, nous partons pour une longue randonnée dans les calanques, empruntant le GR, pour la calanque de Port-Miou, puis un autre chemin plus long mais tellement plus beau pour aller de la calanque de Port Pin à la calanque d’En-Vau, avec quelques surplombs impressionnants. Casse-croûte sur la petite plage pendant que de rares courageux se jettent à l’eau

Il en a fallu des hasards et de la persévérance pour qu’une graine arrive à donner cet arbre accroché sur la roche !

Nous revenons par l’intérieur, passons près de la petite auberge de jeunesse que j’ai fréquentée il y a 20 ans, j’en ai encore des souvenirs assez précis!

Mercredi 11 mars

C’est jour de marché à Cassis et nous en profitons pour flâner au milieu des étalages avant de monter au Château… Transformé aujourd’hui en chambre d’hôtes de luxe, sans doute même de « super luxe », je n’ai pas réussi à trouver les prix sur leur site, sinon par un avis sur le site Triadvisor datant de juillet 2017 : 590€ par nuit, mais si tous les commentateurs soulignent la vue époustouflante, beaucoup expriment leur déception… en même temps ces commentateurs ne sont pas visiblement des habitués des hôtels Formule 1 !

Plus modestement nous déjeunons à la terrasse d’un restaurant. L’aïoli est une sauce mais aussi un plat à base de poisson (morue en principe), légumes, je choisi la version « luxe » avec gambas, mais l’ensemble est plutôt décevant…

Nous terminons notre découverte de Cassis par la presqu’île entre mer et calanque de Port Miou et une longue pose à la terrasse d’un café, longue pose parce qu’il fait beau, mais aussi pour amortir la bouteille d’eau minérale à 4,5€ les 50cl!

PS : n’étant pas en Camargue à la saison la plus favorable, n’étant pas équipé d’un appareil photo très sophistiqué, mes photos restent modestes… Si vous souhaitez en voir de très belles, j’ai trouvé le site d’un passionné de photos animalières dont voici l’adresse :

PARADE NUPTIALE DES FLAMANTS ROSES